pour la Terre Sainte
K.O. À Bamako
Pastiche tout plein de dérision aussi sur Agoravox
Un petit pastiche de « S.A.S » avec tous les clichés afférents pour parler du Mali, je précise le pastiche par prudence. Ne serait-ce que les couvertures de « SAS » des années 70 sont une sorte de « madeleine » pour ceux qui ont grandi durant cette décennie. Avec les « belles consciences » qui pensent et aiment la « bonne » presse on ne sait jamais, donc il vaut mieux préciser...
Malko était à Bamako, au Mali, depuis quelques mois déjà en mission spéciale pour ses employeurs habituels, les « Yankees », qui étaient à pied d'œuvre en Afrique depuis que les anciens colons leur avaient laissé le champ libre, il y avait également les Chinois, très actifs partout en Afrique, les Cubains et la plupart des « grands » pays « démocratiques » d'Europe de l'Ouest, et de l'Est.
Il était arrivé dans un discret avion de tourisme depuis la Mauritanie, accompagné d'Elko.
Ses gardes du corps l'avaient précédé dans la capitale malienne, et balisé la mission.
Il était sur le balcon de la suite du « Hilton Head » à observer les combats tout en maintenant fermement de la main gauche la tête de la beauté locale agenouillée à ses pieds.
Elle avait été un peu réticente au départ, elle avait peur de perdre son travail, puis les yeux d'or liquide de Malko avaient fait leur effet habituel.
Le Mali était dans les faits un régime militaire au service des plus riches et des pays du Nord de la planète qui se partageaient le pillage de l'Afrique depuis l'indépendance et la décolonisation, selon des intérêts parfois divergents mais ils s'entendaient pour gagner beaucoup d'argent sur le dos des populations déjà largement éprouvées voire sacrifiées.
Pas toutes bien sûr, des cyniques, des canailles en profitaient. Les concessions de voitures de luxe, les palaces ultra-modernes, qui proposaient hypocritement des excursions au cœur des villages miséreux pour des touristes en mal de dé-culpabilisation, fleurissaient au milieu des « bidonvilles » comme les acacias autour de son château de Liezen au printemps dans tous les pays d'Afrique sans que personne ne s'en émeuve vraiment en Europe.
Il réfléchissait dans l'air chaud et excessivement sec du pays, les immeubles tout hérissés de paraboles-satellites et d'antennes hertziennes étincelaient de blancheur sous le soleil implacable, comme lui.
Il avait préparé le terrain de longue date et enfin les Français intervenaient, ses employeurs leur avaient facilité les choses encore une fois car il y avait longtemps que les Français n'avaient plus les moyens d'un tel engagement.
Il faut dire que dès qu'un de leurs présidents se trouvait en difficulté dans les sondages, il lançait une intervention lointaine et exotique, afin d'obtenir une victoire facile qui ferait de lui un descendant honorable d'un certain général, que Malko estimait beaucoup plus, qui avait refondé leur République.
Tout en besognant à présent sa compagne d'une journée à demie allongée sur la table du salon, ses jambes de chaque côté de son visage, Malko songeait au président français actuel, son regard d'or liquide fixé sur les explosions sporadiques au loin.
Le bonhomme, un certain François Hollande, avait le physique et le charisme d'un notaire de province, ce n'est pas que le prince lui préfère son prédécesseur qui avait le même comportement que les petites frappes hyper-nerveuses des cités sensibles de l'« Occident malade ».
Il s'était plus ou moins ridiculisé dés sa prise de pouvoir sous une pluie battante qui n'annonçait rien de bon pour son pays autrefois grand.
Le prince était une fois écœuré par ces massacres inutiles commis d'un côté au nom de la France, ou plutôt la « Françafrique » dont les nouveaux dirigeants français avaient promis comme les autres la disparition, éternelle et de l'autre au nom d'un dieu, Allah, qui sans doute n'en demandait pas tant.
Et déjà l'armée dite « régulière » malienne en avait profité pour commettre plusieurs exactions quasiment en toute impunité, du mois c'est ce que ses « employeurs » leur avaient laissé croire, le temps que les français jouent les sauveurs des pauvres africains encore une fois, à la fois pour se donner bonne conscience et aussi pour remonter dans les sondages.
Et on lui demanderait un jour de les punir sévèrement ou d'organiser leur chute.
Ainsi allait sa destinée...
Finalement, se dit-il, Hollande n'était pas si mou que ça, il cachait bien un certain cynisme derrière une apparente bonhomie, comme tous les hommes de pouvoir qu'il avait pu croiser..
Malko rejeta la tête en arrière un court instant d'extase et repoussa la fille qui rassembla rapidement ses affaires, son uniforme de femme de chambre, son petit calot blanc, et sortit discrètement...
image du haut empruntée à "Paperblog"
couverture empruntée à ce site