à propos de « une très légère oscillation » de Sylvain Tesson aux éditions des équateurs (voir à ce lien)
Il y a des hommes qui n'ont plus goût à l'être vraiment. Ils se contentent de ce qu'ils sont, de ce qu'ils font. Tout ce qu'ils désirent, c'est continuer à consommer et vivre chichement sur le plan spirituel et intellectuel. Ils demeurent dans l'allégeance aux conformismes. Ils sont satisfaits, ce qu'ils pensent être de la sagesse. Et puis il existe encore quelques êtres humains comme Sylvain Tesson. Perpétuels insatisfaits devant la médiocrité assumée de cette société, la haine, la sottise, ils ne se résignent pas à leur domination, à leur joug. Pire encore aux yeux de notre monde, ils recherchent continuellement le dépassement personnel de leurs limites.
Quitte pour cela à prendre des risques fous...
Ces êtres d'une autre pâte que les autres se souviennent que Dieu vomit les tièdes ainsi que le rappelle souvent Bernanos, auteur souvent cité par Sylvain Tesson ce qui me le rend d'autant plus sympathique. J'ai cru trouver en lui un « compagnon d'armes » en quelque sorte, de ce que le « Grand d'Espagne » évoqué ci-dessus appelle la « communion des saints ».
Quand je parle de dépassement, il ne s'agit pas seulement de l'exploit sportif qui fera du bruit médiatique quelques temps et puis sera oublié mais de celui poussant à sublimer ses souffrances, ses handicaps pour atteindre un autre palier dans l'humanité. Cela fait longtemps déjà qu'il écrit, s'indigne, se passionne pour ses frères humains mais le 20 août 2014 lui est arrivé un accident qui lui a fait prendre conscience de l'urgence de faire quelque chose de son existence. Comme nous tous, il lui a fallu une catastrophe pour ne plus vivre sur le fil, dans une irresponsabilité d'adolescent légèrement suicidaire.
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